Haut-lieu n°1 : lac du Distroit dans les Hautes-Alpes.

Publié le par Albator13

Cet été, 5H00 du matin, levé bien avant le soleil. Dernières vérifications faites, je suis fin prêt. Aujourd'hui, une randonnée extraordinaire, des paysages rapidement accessibles depuis Embrun : monter jusqu'au lac du Distroit puis redescendre par le col des Tourettes en passant par la pointe des Rougnous. 15 kilomètres et 1.200 de denivelé positif. Que du bonheur.


Pour s'y rendre, il faut déjà se rendre à Embrun, jolie petite ville médiévale, plutôt paresseuse en dehors des périodes de vacances. C'est quand même la ville des derniers héros. Elle accueille mi-août l'Iron Man. C'est un événement sportif majeur. De grands échalas qui courent, qui nagent et qui vélotent, c'est un nouveau mot, ne vous donnez pas la peine d'ouvrir votre obsolète dictionnaire. Et toutes ces activités sont réalisées sur des distances qui sont déjà fatiguante en voiture.


Depuis Embrun, vous faites un petit créneau et hop, vous voilà garés au parking des Muandes. Au bout d'un route interminable comme un divorce, vous posez enfin vos chausses sur la surface goudronnée du parking. Le temps de fumer quelques clopes, de s'assurer que l'on dispose bien du nécessaire de survie et c'est parti.


La randonnée commence par une côte... et se termine par une descente. Désolé pour les adeptes des rues piétonnes, je sais bien que la nature fait mal les choses mais c'est le principe même de la montagne : on monte, puis on descend, on monte, puis on descend, c'est comme une sorte de mouvement perpétuel. Que des millions de français, fiévreux le samedi soir, ne sachent pas qu'ils soient alpins passe encore. Que le citadin aux poumons encrassés ne sache pas que la montagne, ça monte - comme son nom l'indique à y regarder de plus près - est plus dérangeant.
Si vous ne me croyez pas, je vous apporte une preuve irréfutable ci-dessous, le profil de la course.
 


Le premier étage est atteint après quelques efforts. Cela devient intéressant, très intéressant. Le silence est total. L'heure est au recueillement. Mon téléphone sonne. C'est femme qui me demande de ne pas oublier le pain pour midi. Mais je l'aime, celle-là. Arrivé au lac du Distroit après encore quelques efforts. J'ai mal aux jambes, j'ai les mains qui tremblent. Vite une barre énergétique. C'est l'heure du casse-croûte du futur. La barre énergétique jambon-beurre est un concept non encre commercialisé. Et vous allez en avoir bien besoin. Il y a une sorte de montée très raide au fond du cirque qui se dessine derrière le lac. Si vous parvenez à lever votre tête, malgré l'acide lactique qui a envahi votre corps douloureux et courbaturé, vous apercevrez en haut de ce sentier de dahu la pointe des Rougnous. C'est le point culminant de la sortie. Du haut de ce sommet, vous contemplez 2.749 mètres de dénivelé vertigineux en direction de la Durance.
        

Le retour se fait en passant par des paysages plus sauvages, loin de la vallée de la durance. L'environnement est plus préservé. Il y a moins de touristes. Le silence est d'or quand les doryphores ont disparu au profit des marmottes.


Après 4 heures de marche au pas de charge, le retour est certain : nous ne nous sommes pas trompés de route, nous sommes dans la bonne direction. Hourra. Encore un grand merci à mon sens de l'orientation, qui s'est développé de manière incongrue au bout de ma main, je veux parlé de mon cher GPS.

La descente est fabuleuse, un paysage d'anthologie.
Après tout ces efforts, c'est l'heure de la récompense ; une énergie se libère dans votre cerveau, les bien-aimées endorphines irriguent vos cellules nerveuses d'un bien-être orgasmique inaccessible au quotidien.
      

 C'est fini. Après une telle journée, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bonne nuit, aux petits comme aux plus grands mais surtout aux plus méritants.

Publié dans Nature

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