Essai n°6 : roman de fiction - secondes modifications et suite

Publié le par Albator13

Je n’ai aucun talent comme vous allez le constater avant peu. Qu’il s’agisse d’écriture ou d’amitié, d’amour ou de peinture, tout m’est fastidieux. Telle la bête de somme, la direction empruntée importe peu car je la suis aveuglément. C’est donc guidé par une volonté irrépressible que je jette ces premières phrases. Au mieux, on se désintéressera de moi, au pire on en rira.

Probablement, mettre des mots sur ces événements, dont je n’ai toujours pas saisi l’importance, m’aidera à mieux me comprendre. Si seulement, tout cela avait un sens. J’y verrais plus clair. Plus que tout, c’est la révélation que j’espère avoir au moment où je couche ces mots.

 

Trahison.
 

Cette journée fût de celles dont on conserve un souvenir précis. C’est le dernier samedi de septembre 89 que tout commença. Une matinée anodine, noyée dans un océan de banalités. A cette époque, j’hésitais encore sur le sens que je voulais donner à ma vie. Aujourd’hui, je vous répondrais, après des coups durs en série, je n’attends plus rien de cette chienne. A l’époque de mes croyances naïves – j’avais 19 ans – je restais fermement convaincu d’être promis à un avenir quel qu’il soit. J’attendais paisiblement mon tour.

Ce matin-là, le réveil fût douloureux. Ma vie avait toujours eu le goût d’une existence quelconque sans que je m’en rende compte. Ce matin-là marqua le début d’une dépression dont il me fallut des années pour remonter la pente. Trop d’herbe, trop d’alcool, trop de mensonges ? Je ne connaîtrais jamais cette alchimie qui fît naître en moi cette absence de désir, de goût pour tout ce qui touche à la vie. Les lendemains de cuite m’ont toujours été particulièrement difficiles. L’alcool ne m’a jamais apporté cette légendaire puissance de réflexion, dont on affuble les grands alcooliques. Juste un abrutissement total, prêt à tenir les pires positions dans les discussions les plus creuses, prêt à m’embarquer dans les moments les plus désolants de mon histoire personnelle.

Ce matin-là, mon premier grand amour avait été trahi définitivement, sans aucun espoir de retour en arrière. Des mois de sourires évocateurs, de frissons à l’échange d’un regard. Tout fût balayé par le bruit grinçant de la porte d’entrée qui accompagna l’arrivée de Fany dans la demeure matriarcale. Dans le lit couché à mes côtés, le corps d’une femme respirant bruyamment. Une chaleur animale. Des odeurs corporelles. Un corps hideux. Des rides si profondes. La nausée me gagnait. Je m’imaginais prisonnier d’une sorte de cauchemar dû aux grandes quantités d’alcool que j’avais consommées la veille. Ce cauchemar prit brutalement les traits de la réalité : le drap qui couvrait nos corps éreintés par cette nuit orgiaque venait d’être subitement retiré. Une furie se dressait face à nous. Le regard fou, Fany hurla : « Romain, c’est toi ? Que fous-tu dans ce lit ? Tu as couché avec ma mère. Tu me fais vomir, pauvre taré. »

La scène sembla se figer comme si nous évoluions dans un milieu aquatique. La température chuta. Je sentis mon pénis se recroqueviller, mes testicules remonter dans mon abdomen. Livré à la réalité sans aucun moyen de la fuir, je n’avais d’autre solution que de faire face à la situation. « Non, ce n’est pas Romain. » réussis-je à l’insulter une dernière fois avant qu’elle ne dévale les escaliers. Lentement, je me tournais vers Jacqueline. A cet instant, une infinité de possibilités s’offraient à moi. Un instinct primaire enfoui au plus profond de mon inconscient guida automatiquement ma main vers une de ses deux énormes mamelles. L’adulte prit le pas sur l’enfant. Le plaisir prit le pas sur l’oubli. L’espace d’un instant, je me demandais qui d’elle ou de moi se sentait le plus sale. L’heure n’était plus aux questions. L'heure n'était plus à la tendresse. Nous n'étions plus que deux âmes vengeresses, tordues par un ressentiment réciproque, chacune à la recherche de la caresse la plus intimement humiliante pour l'autre. L'orgasme me vînt rapidement. Excité par la perversité de la situation, je laissais cette énergie brutale submerger tous mes sens. Quelques mots, quelques caresses. Puis la fuite. La fuite purificatrice. L’odeur âpre de ma double trahison emplissait la pièce. Bouleversé, je me précipitais confusément vers ces escaliers libérateurs. La lumière de la Canebière me brula les yeux. J’y surgissais comme en état apesanteur.

Fany et moi nous étions rencontrés au début du printemps. Lorsque les sens endormis par de longs mois d’hiver reprennent leurs droits sur la vie. Lorsque les signes de la renaissance inondent nos veines du désir des corps. La rencontre ne débuta pas sous les meilleurs auspices. Je l’avais remarqué, elle m’avait ignoré. Plusieurs semaines s’écoulèrent avant que le droit d’exister ne me fût accordé. Avant que ses yeux ne finissent par me voir. Avant que mon corps ne devienne matériel. Elle était de ses femmes qui, courtisés par de nombreux prétendants, adopte inconsciemment un comportement d’évitement extrêmement élaboré, visant à décourager ouvertement tous ceux pour lesquels l’obstination n’est qu’un mot vain. Autour d’elle s’était organisée une cour composée de nombreux courtisans, éblouis par son étrange énergie et fascinés par sa fébrile nervosité. Mon entêtement m’ouvrit les portes du plus incroyable des trésors. Le masque tombé, Fany était la douceur de sa peau, la blancheur de ses seins. Bien que de forme quelconque, son corps faisait déferler en moi des tsunamis de désir, des tempêtes de passion. Mon âme avait toujours fui la douceur. Elle me glissa inconsciemment dans le lit de sa mère.

La conscience ébranlée par la stupidité de mes actes - comment peut-on en arriver là ? - je descendais la Canebière en ressassant ces instants qui s’éloignaient irrémédiablement de mon présent. L’oubli plutôt que l’affrontement. L’alcool plutôt que la réalité. J’atterrissais rapidement sur le Vieux Port. Le soleil se levait à peine. Dans l’ombre de la Bonne-Mère, les camelots installaient bruyamment leurs étals de fleurs. A une heure aussi matinale, la mélancolie emplissait les lieux de son fiel oppresseur. Dans quelques instants, l’animation serait à son comble. L’espoir d’étourdir mon âme dans un tourbillon de cris, de couleurs, d’odeurs comme seule Marseille sait en délivrer. Je m’asseyais de l’autre côté de la rue à la terrasse d’un bistrot.

Le comportement du serveur fût sans surprise : dédaigneux. A plusieurs reprises, je lui fis signe. A plusieurs reprises, il m’ignora. Un jeu très français, courant dans pratiquement tous les bars de l’hexagone. Identique en tous points à une parade amoureuse. L’amour-propre du serveur doit être préservé. Il s’agit d’un service que l’on veut bien nous rendre. Il ne s’agit nullement d’une obligation découlant d’un contrat de travail. Mes sourires l’amadouèrent peu à peu. Il entama alors sa manœuvre d’approche final. La trêve fut signifiée par un « Bonjour » à peine audible. Il me montrait de la sorte qu’il n’était pas encore pleinement apprivoisé. Refroidit quelques peu par mon absence d’accent, quelques expressions marseillaises, quelques sous-entendus sur ses difficiles conditions de travail l’abandonnèrent définitivement à ma cause. J’acquis enfin le statut du mâle ne mettant pas en danger sa virilité. Et par la même, j’accédais enfin à mon désir le plus cher : une bouteille de rosé. La foule arriva. Juste à temps pour commander une seconde bouteille. Je savourais pleinement l’étourdissement qui se propageait jusqu’à mes extrémités en observant le flot humain qui se déversait dans les moindres recoins du Vieux-Port. Des âmes éphémères. Des fantômes de chair. A l’existence si complexe, si secrète. Imaginant le calvaire de leurs existences anodines, j’oubliais un instant la réalité de ma vie quelconque. J’errais ainsi dans les millénaires d’humanité oubliée. L’attachement incongru porté à nos brèves existences. Des millions de générations à l’histoire oubliée par tous. Qui connait son père ou sa mère ? Au mieux, leur âme ne survivra à leur corps enterré que deux ou trois générations. Je parvenais peu à peu à relativiser mes errements. En définitive, mes choix étaient sans valeur, sans importance aucune. Aussi vite effacés que la craie sur le tableau noir.

La matinée touchait à sa fin. Le tramway fût le premier à se présenter pour me raccompagner jusqu’au pied de cet appartement dans lequel je logeais. Cet appartement qui montrait toute l’absurdité de mon existence. Cet appartement qui m’était tellement étranger. Le strict nécessaire. Un frigo rempli de bières. Quelques verres sales sur la table depuis plusieurs semaines. Le reste d’un repas datant de plusieurs jours. Je me jetais immédiatement sur le canapé délabré qui me servait de lit. Le corps éreinté, l’âme douloureuse. Impossible de lutter contre l’apesanteur. Mes paupières s’abattirent lourdement. C’est alors que l’enfer se déchaîna. L’enfer auquel j’étais parvenu à échapper grâce à l’alcool salvateur. Dans un geste hésitant, je m’emparais d’une bassine providentielle disposée stratégiquement à cet emplacement probablement dans un moment de lucidité. Je vomis longuement. Mes organes internes étaient de la lave incandescente. Mon visage était un abcès d’où s’écoulaient des larmes mêlées à la puanteur de mes entrailles.

J’avais assassiné la douceur de Fany. J’avais battu à mort sa confiance. J’avais détruit l’amour qui rayonnait de son visage, pour longtemps, sinon pour toujours. Plus jamais, nos lèvres moites ne s’entremêleraient d’un désir fébrile et ardent. Plus jamais, mes mains ne parcourraient les courbes pleines de ses doigts. Mes yeux pleuraient le remord qui me rongeait. Mon visage vomissait la honte qui m’avait submergée. Des pleurs comme un enfant dans un appartement froid et sans âme. Le sommeil de la délivrance se présenta enfin. Mais les heures s’égrainèrent dans une douleur aigüe, entrecoupées de phases d’un sommeil nerveux. La bassine dégageait ses effluves qui enserraient ma gorge comme deux serres rédemptrices.

Le soleil disparut à l’horizon de la fenêtre. Le funeste dessein que m’avait réservé le sommeil fut balayé. Je m’éveillais enfin, toujours habité par ce sentiment pesant. Malgré tous mes efforts. Fuir ou combattre. La crainte de croiser Fany à un moment inapproprié, la crainte de la rencontrer dans un lieu inadéquat faisait force de nécessité. La lâcheté me conseillait la confrontation. La lâcheté me conseillait de préserver ce qui me restait d’orgueil. Je pouvais en avoir besoin plus tard. Le peu de courage que diffusait l’alcool dans mes veines me donnait un semblant de volonté là où seule la peur régnait. Ma fierté en tremblait, c’était une de mes faiblesses. J’oublierai vite, c’était une de mes forces.

Je devais me décider avant que l’alcool ne m’abandonne. Quel lieu pouvait résister à une telle conflagration ? Pas dans l’appartement qu’elle partageait avec sa mère. Je ne voulais pas du regard, des commentaires de sa mère. La cause féminine induit des comportements surprenants. Ni dans la rue. Je craignais tout autant le regard de l’inconnu. Il me fallait faire appel à mon esprit embrumé malgré la chape de plomb qui l’emprisonnait. Cet esprit si froid d’habitude, si calculateur d’ordinaire. Mécaniquement, mes jambes me portèrent jusqu’à la rue où une fine pluie avait recouvert le pavé d’une sueur grasse de fin d’été. L’improbable se produisit. Elle était là, assise à la terrasse de ce petit bar triste donnant sur le Vieux-Port. Sa chapelle quand elle fuyait sa mère. La pluie avait entassée la majorité des clients à l’intérieur. Quelques uns débordant de l’entrée se répandaient sur le trottoir, la fumée de leur cigarette se frayant un chemin à travers la pluie.

 

L’indécision s’était solidement installée aux portes de ma volonté. Le risque - je n’ai jamais aimé le risque - était que la situation pouvais rapidement tourner à mon désavantage. Fany ne saurait contenir cette déferlante d'émotions qui allait et venait en se brisant contre son âme meurtrie. Le dernier rempart avant la douce folie de l'oubli. Je ne pouvais m'empêcher se succomber encore une fois à la tristesse de ces yeux. Sa beauté si particulière était bafouée par la présence obscène de nombreux supporters de l’Olympique Marseillais, rendus furieux par l’issue négative du match qui se terminait. Une déesse d'une mythologie antique et ses prêtres sanguinaires. Dans cet opéra barbare à la partition d'une sonorité explosive, j'étais le mouton sacrifié. L'instant aurait pu se prolonger indéfiniment, la lâcheté ayant pris possession de tout mon être. En moi, mes sphincters semblaient se relâcher, ma vessie se comprimer, en un mouvement perpétuel. Incapable de m'éloigner d'elle ou de m'approcher d'elle. Jusqu'à ce que ses yeux fassent le premier pas en découvrant une improbable statue de chair, figée à quelques pas d'elle. Je tentais de me convaincre que la situation aurait pu être pire.

Ma grande naïveté m'avait fait espérer une possible réconciliation. Le regard menaçant de Fany m'empêchait d'ébaucher le moindre geste. Le désir de lire dans ses yeux autre chose que de la colère. La folie d'y deviner le bonheur de me voir revenir à elle. J'étais fou. Son regard hostile avait considérablement entamé l'once de courage que l'alcool me procurait encore quelques instants plus tôt. Elle se leva brutalement et vomit toute sa haine dans des mots que mon esprit refusait d'admettre. Je compris seulement à cet instant que notre bonheur était irrémédiablement perdu. Mes tempes tapaient furieusement. Mon champ de vision était inexistant. Une femme noyée dans les ténèbres. Ses hurlements semblaient provenir de l'autre côté d'un long tunnel amplifiant l'écho de ses cris atténuant l'intensité de ses pleurs. Dans la brutalité de son geste, elle avait renversé son verre et tandis que le liquide se répandait sur le sol, elle s'approcha de moi en titubant. Tous firent silence. Seul le commentateur sportif, à l'abri dans son téléviseur, continua de se désintéresser de la scène. J'avais envisagé le pire. Je n'avais pas prévu l'humiliation. Encore une fois la réalité démontrait la force de ses plans.

Soudainement, la douleur inonda mes sens. Le visage brûlant, je ramenais trop tard mes deux mains pour me protéger de la haine qui irradiait en violentes flagelles, de la furie qui me faisait face. Le sang coulait le long de mes joues comme de chaudes larmes. Dans ma douleur, je lus le dédain sur le visage des spectateurs de notre lamentable jeu. Dans mon délire, mon orgueil bafoué prit une ampleur telle que mon attention tout entière s'y engloutit. Mon arrogance avait gommé la présence de Fany et, comme dans un cauchemar, porta automatiquement mes pas vers le plus proche des groupes d'individus qui me contemplaient hilares. Quelques jeunes gens chuchotant entre eux. S'échangeant des sourires complices. Excellant dans cet art tellement pratique qui consiste à focaliser sa haine sur une cible commune réduisant ainsi les tensions internes au groupe. Sans doute, dans les temps préhistoriques, cette capacité a sauvé l'humanité. Sans doute, dans les temps modernes, elle nous conduira à notre perte. La peur pulsant dans mes veines, des cris d'orfraie incontrôlés s'échappèrent de ma bouche. Un instant hésitant, un des hommes s'avança et me repoussa brutalement me livrant aux représailles éventuelles de sa puérile virilité. Enhardi par ma voie aigüe qui l'avait très probablement convaincu de l'absence de menace que je représentais. Il était le seul à pouvoir me remercier : je venais de lui offrir la reconnaissance pour un soir des jeunes filles qui l'accompagnait. Comme un porc qui sent venir son heure à l'abattoir, je cédais, je m'enfuis.

L'ombre de Fany s'évanouit à l'angle de la rue sans que je me fonde derrière ses pas. Je la laissais à son destin. La crainte de l'avoir détruite était à son tour réduit à néant : Fany avait à ses dispositions des ressources insoupçonnées. Curieux comme le jeu amoureux altère les comportements. Toute femme a en elle son amazone potentielle, l'alliée des épisodes difficiles. Fany n'était plus faiblesse mais force et courage.

 

Ayant reçu cette révélation, je fuyais le Vieux-Port, tel Abraham l'Egypte, pour m'enfoncer dans le quartier du Panier qui m'accueillit avec ses rues étroites et désertiques où j'espérais retrouver une vieille compagne, la solitude. Je suivis le chemin sinueux d'une de ses montées qui ont fait la renommée de ce quartier. Autrefois le repère des voyous marseillais. Aujourd'hui le cadre de vie des bobos parisiens. Ceux-là même qui vendent aux américains, vomis par les bateaux de croisière, une authenticité provençale qu'ils dénigrent naturellement. En somme, un quartier peuplé désormais de voyous d'un genre nouveau. Le sens du tragique me fit me retourner une dernière fois pour contempler du haut de cette butte antique le Vieux-Port dominé majestueusement par la Bonne-Mère, l'église de notre Dame de la Garde. La pluie avait cessé et les nuages s'étiraient désormais entre de longues flaques noires jouant avec les quelques étoiles que la vie moderne nous autorisait encore à voir. Lentement, les coques des bateaux amarrés dansaient un tango sensuel avec les reflets sur l'eau des milles feux de la ville. Une forêt de mâts ondulait lentement au grès d'un clapotis qui venait battre la mesure avec les contours de ces quais plusieurs fois millénaires. Sans idée de ma destination, je parcourais des ruelles étroites qui me paraissaient identiques les unes aux autres. Leur absence de traits caractéristiques, la pluie qui reprenait de plus fort, l'obscurité apaisante. Tous ces éléments collaboraient pour m'offrir une armure m'isolant de cet univers angoissant. Le fantasme pré-natal. Le cocon protecteur. Je ne craignais plus mon avenir car le présent occupait en globalité l'horizon de mon existence.

Mon errance s'arrêta devant les grilles qui barraient l'accès à la Vieille Charité. Ce lieu au funeste dessein, frontière concrétisant l'opposition entre notre folie, que nous appelons raison, et celle de ceux qui nous sont étrangers, que nous appelons démence. Le cynisme de l'Histoire prit les traits d'une mendiante avachie le long d'un des murets extérieurs devant cet hôpital qui fût longtemps la sinistre demeure où la normalité exerçait un pouvoir sans limites sur les indigents. Encadrée de ses deux caddies qui contenaient un montagne d'objets, la synthèse de sa vie, elle semblait assoupie. Tel un voyeur vorace, je l'examinais sans pudeur. Plus alerte que je ne le pensais, elle me fixa à son tour d'un regard de braise.

- Ne regarde pas ma misère comme ça. Je ne veux pas que tu regardes ma misère comme ça.
- Je croyais que vous dormiez, excusez-moi, j'étais curieux.
- Tu es rassuré ? Tu as trouvé pire que toi. Cela réconforte toujours les gens comme toi. Vous en avez besoin, vous autres, des pires que vous.
- Je croyais que vous ne me voyiez pas, excusez-moi, c'était malpoli.
Si tu en as fini, tu pars maintenant. Je ne supporte pas que l'on regarde ma misère, je t'ai déjà dit. Un joTu vas mieux maintenant alors pars.

Publié dans Littérature

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M
<br /> joli style, belle plume !<br /> <br /> <br />
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